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L’apprentissage
de
l’autonomie
à
l’école
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Définitions du concept
d’autonomie ?
« Autonomie ne signifie pas se passer
des autres mais ne pas dépendre de l’intervention de l’autre. Il s’agit
d’un accès à la liberté, par la conscience qu’on a de ce qu’on vit, de
ce que l’on apprend. Il ne s’agit pas d’individualisme car cette autonomie
peut être enrichie par l’échange avec autrui. Il s’agit d’avoir sa liberté
et son identité au sein d’un
groupe. »
« L’autonomie, personne n’est contre… Et ce simple
fait devrait nous alerter ». La formation à l’autonomie, on la trouve
exaltée dans tous les projets d’établissement … et sans que l’on voie
bien par quoi elle s’incarne et comment elle se concrétise »
« C’est
tout au long de l’éducation que l’autonomie se gagne, chaque fois qu’une
personne s’approprie un savoir, qu’elle le fait sien, le réutilise seule
et le réinvestit ailleurs. »
Philippe
Meirieu Frankenstein pédagogie 1996
« Les enseignants considèrent parfois que l’élève
autonome est celui qui fait tout seul ce que demande l’enseignant par
une sorte d’obéissance consentie »
« Pour
moi est autonome celui qui délaisse les consignes parce qu’elles n’ont
plus d’utilité, qui en ajoute s’il le juge nécessaire, qui est capable
d’ouvrir des négociations explicites avec l’enseignant , qui prend des
initiatives, bref, c’est l’enfant qui dérange »
Jacques
André Méard Autonomie de l’élève
en EPS 2000
« C’est une attitude générale devant la vie. Elle s’apprend mais ne s’enseigne
pas. Elle doit
d’abord se vivre, ce qui la fait échapper à la passivité. Il n’y a que
dans les pédagogies véritablement actives que l’autonomie puisse être
recherchée. A l’école, elle implique une conception renouvelée de la relation
pédagogique. L’apprenant, désormais au centre de cette relation, introjecte
l’autonomie et la fait sienne au prix de conflits incessants. »
Marie-Agnès Hoffmans-Gosset
Apprendre l’autonomie, apprendre la socialisation
Le développement
de l’autonomie à l’école repose sur une pédagogie de projet.
Les
élèves sont associés dès le départ à l’élaboration du projet
•
L’intention éducative . Un
objectif général qu’on peut appeler l’axe de développement, avec
une finalité bien comprise de tous (un spectacle, un journal, un compte
rendu d’activités …)
Un projet se prépare à l’avance (élément déclencheur, représentations
des élèves, compétences dans certains domaines, visites, rencontres avec
des spécialistes, initiation à certaines techniques, apprentissages préalables
…)
•
Des objectifs opérationnels . Avec
quel matériel ? Avec quels intervenants ? Quel budget ?
Quelles seront les différentes étapes du projet ?
•
Des connaissances et des compétences ciblées. Qu’apprendra
t-on et qu’apprendra t-on à faire tout au long de ces différentes
étapes ?
Les activités scolaires et les recherches prennent un sens. L’apprentissage
est au service du projet et ses implications pratiques sont bien perçues.
•
La description du projet . Le
travail se fait en équipe coopérative: les rôles respectifs, les modalités,
l’échéancier, les productions attendues, les formes de communication,
les intervenants.
•
L’évaluation, par définition formative. Par
l’enseignant, les élèves, les intervenants, les visiteurs, les spectateurs
…
Elle porte sur le projet lui-même, les productions mais aussi sur les
méthodes et les comportements.
L’intérêt se mesure à la participation effective, à l’envie de recommencer,
à l’implication.
Les compétences acquises doivent pouvoir permettre un réinvestissement
en classe ou dans un autre projet.
Des
exemples de projets mis en œuvre par des enseignants de la circonscription
Des propositions en cycle
3, Frédéric Péron, enseignant de la circonscription
sur plusieurs classes
Exemples de projets en classe multiniveaux,
Jean Pierre Nicolas, directeur à l’Île de Batz
Un projet d’émission littéraire,
Véronique Boscher, Plouescat, cycle 3
La mise en place d’ateliers en classe peut favoriser l’apprentissage
de l’autonomie.
Remarques
générales
Certains
supports se prêtent davantage à un travail en autonomie (fichiers autocorrectifs
par exemple, mais aussi fiches composées par l’enseignant)
La
progression des activités doit permettre à l’élève de travailler à son
rythme (on prend en compte la différence de compétences, de connaissances,
de vitesse de réflexion et d’exécution : certains travailleront plus
que d’autres).
Ces
temps d’ateliers sont programmés à l’emploi du temps (ce n’est pas seulement
une activité supplémentaire quand on a fini son travail du jour)
La
méthodologie est explicite et comprise : l’élève sait comment fonctionne
l’atelier. Il sait choisir, s’évaluer, ranger au bon endroit. Il connaît
les contraintes et les règles de comportement.
Certains
élèves peuvent être amenés à aider les autres (consignes, rangement, exemples,
évaluation, progression)
Une
fois toutes les modalités intégrées, on peut envisager la notion de contrat
(un travail imposé et un travail plus libre sur un temps donné)
Le
maître doit prendre en compte ce travail (classé dans un support spécifique).
Ce n’est pas une simple fiche « en plus »
Exemples
d’ateliers mis en œuvre par les enseignants de la circonscription
Différents ateliers dans une classe
de cycle 3, Marc Le Dez, St Sauveur
Conseils et organisation pour des ateliers
différenciés en CP, Véronique Boscher, Plouescat
Ateliers de lecture en CM2,
Armel Urien, Pleyber-Christ
Ateliers
de mathématiques en multiniveaux (problèmes, tables
de multiplication) - Amélie Chenal - Ile de Batz
Ateliers
de lecture, graphisme et écriture en GS-CP - Commana
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